6 juillet 2022

Des plantes à surveiller !


Attention où vous mettez les pieds.

Vous êtes amateurs de randonnées, de plein air et de petites marches tranquilles en nature ?

Les bienfaits physiques et mentaux de la marche en nature sont prouvés scientifiquement. Cette déconnection du brouhaha urbain et du stress quotidien est excellente pour apaiser l’esprit et réduire l’anxiété. Prendre régulièrement des promenades au grand air permet aussi de renforcer le système immunitaire, de diminuer la pression sanguine et de stimuler les capacités cognitives.

Certaines plantes peuvent cependant rapidement gâcher votre expérience. Parmi les variétés qui ont le plus de chances de se trouver sur votre chemin on retrouve la berce du Caucase, le panais sauvage et l’herbe à puce. Il ne leur suffit que d’un bref contact avec votre peau pour provoquer des effets très indésirables.  

Vous familiariser avec ces plantes et porter attention à l’environnement qui vous entoure vous aidera à passer des moments agréables et bénéfiques dans la nature.

 

La berce du Caucase


On peut retrouver ce végétal nuisible un peu partout dans la province dans les milieux où le sol est frais et humides, comme dans les fossés, dans les champs et sur le bord des ruisseaux.

Identification :

Mesurant entre 2 et 5 m de hauteur, la berce du Caucase ne passe certainement pas inaperçue.

Sa tige très large et robuste comporte des taches rouge foncé et des poils blancs rudes.

Son feuillage au bord dentelé est d’une grosseur pouvant atteindre 1,5 m de largeur par 3 m de longueur.

Ses fleurs blanches en forme d’ombrelle peuvent avoir un diamètre de 25 à 50 cm.

Pourquoi est-elle considérée toxique ?

La sève de cette plante contient des toxines phototoxiques. Autrement dit, dans les 48h suivant le contact de la peau avec la sève combiné à l’exposition à la lumière, des lésions parfois graves apparaitront.

  • Rougeur et enflure de la peau
  • Cloques et ampoules
  • Brûlures mineures ou, plus rarement, graves (1er ou 2e degré)

En cas de contact avec la peau :

  • Enlevez vite la sève avec un papier absorbant, sans frotter.
  • Rincez bien la zone et nettoyez avec du savon.
  • Lavez vos vêtements sans attendre.
  • Évitez d’exposer la zone à la lumière et protégez-la pendant au moins 48h ou 1 semaine en cas de brûlures.
  • Appliquez une protection solaire FPS minimum 30, pendant 6 mois pour protéger des rayons UV.

En cas de contact avec les yeux :

  • Rincez abondamment pendant au moins 10 min.
  • Évitez l’exposition à la lumière à l’aide de lunettes de soleil avec des verres foncés.?️
  • Consultez rapidement un médecin.

 

Le panais sauvage


Cette espèce toxique envahissante fait partie de la même famille que la berce Caucase. On retrouve le panais sauvage en bordure des champs, des routes et des chemins de fer, ainsi que dans les champs et les fossés.

Identification :

Plus petite que la berce du Caucase, la hauteur de cette plante atteint entre 0,5m et 1,5m.

Son épaisse tige est verte et lisse. Comme la berce, elle comporte des poils, mais en plus faible quantité.

Ses feuilles aux contours dentelés sont composées de 2 à 5 paires de folioles (petites feuilles) “qui poussent à l’opposé l’une de l’autre sur la tige, et d’une foliole en forme de diamant à l’extrémité” (Gouvernement de l’Ontario, 2015).

Ses fleurs vert-jaunâtres en forme de parasol ont un diamètre de 10 à 20 cm.

Provoque-t-il les mêmes symptômes que la berce du Caucase ?

La sève de cette plante contient aussi des toxines phototoxiques qui causeront des dermatites pouvant être graves. Ces lésions sont toutefois généralement bénignes en comparaison à celles causées par la berce.

En cas de contact avec la peau :

  • Nettoyez la zone touchée avec du savon, puis rincez abondamment à l’eau claire.
  • Lavez vos mains.
  • Lavez vos vêtements s’ils ont été en contact avec la plante.
  • Évitez d’exposer la zone à la lumière et protégez-la pendant au moins 48h ou 1 semaine en cas de brûlures.

Pour l’éliminer :

  • Enfilez les protections nécessaires (lunettes, vêtements longs, gants, bottes de caoutchouc)
  • Arrachez la plante en retirant la plus grande partie possible de la racine pivotante à l’aide d’une pelle ronde, d’une bêche ou d’un couteau à long manche.
  • Couvrez la zone infestée d’une toile géotextile après avoir coupé les racines et les tiges afin d’entraver les repousses, ou faites un suivi régulier pour retirer toute repousse.
  • Lavez vos vêtements et vos outils.

À noter :

  • En cas de grande infestation, le recours à un exterminateur professionnel est préférable.
  • Le meilleur moment pour retirer cette plante est au printemps lorsque le sol est humide.
  • Ne pas brûler ou composter les plants de panais sauvage.

 

L’herbe à puce


Cette plante s’adapte à divers milieu. On peut donc la retrouver un peu partout, comme en bordure des chemins et sentiers naturels, à la lisière des bois et des cours d’eau, ainsi que sur les terrains vagues.

Identification :

L’herbe à puce est une plante buissonnante ou parfois grimpante d’une hauteur pouvant se situer entre 20cm et 1m.

Chacune de ses feuilles est formée de 3 folioles pointues.

Son feuillage lustré change de couleur au fil des saisons. Il sera donc rougeâtre au printemps, vert en été, puis différentes nuances de jaune, d’orange et de rouge en automne.

Durant sa floraison, en juin et en juillet, des grappes de petites fleurs crème ou jaune font leur apparition sous les feuilles de la plante.

Pourquoi faut-il éviter cette plante ?

L’herbe à puce est une plante vénéneuse dont la sève, composée d’une toxine nommée Urushiol, peut provoquer une forte réaction allergique cutanée. La réaction peut survenir suite à un contact direct avec la plante ou avec un objet souillé par la sève, ou suite à l’inhalation des émanations toxiques produites par la combustion de la plante*.

*À noter que brûler l’herbe à puce « peut causer une inflammation des poumons extrêmement douloureuse et des problèmes respiratoires graves qui peuvent entraîner la mort » (Gouvernement du Québec, 2021c)

Les symptômes : 

Ils apparaissent dans les 24h à 48h suivant le contact.

  • Forte démangeaison
  • Sensation de douleur ou de brûlure
  • Rougeur et enflure de la peau
  • Cloques

*À noter que brûler l’herbe à puce « peut causer une inflammation des poumons extrêmement douloureuse et des problèmes respiratoires graves qui peuvent entraîner la mort » (Gouvernement du Québec, 2021c)

En cas de contact avec la peau :

  • Nettoyer la zone touchée à l’eau froide et au savon doux le plus vite possible.
  • Lavez tous vêtements ayant été en contact avec la plante (incluant chaussures, bas et lacets)
  • Faites bien attention d’enlever tout morceau de la plante qui pourrait s’être inséré sous vos ongles.
  • Évitez de frotter trop fort.

*Consultez immédiatement un médecin si vous avez inhalé la fumée de plants d’herbe à puce brûlés ou si vous avez accidentellement ingéré de la sève.

Pour soulager les symptômes :

  • Appliquez des compresses d’eau froide et de bicarbonate de soude.
  • Prenez des bains tièdes avec de la poudre d’avoine colloïdale.
  • N’hésitez pas à consulter un pharmacien pour les meilleurs traitements adaptés à vos besoins.

* Consultez un médecin si les symptômes sont sévères, étendus ou situés dans une zone sensible (visage, yeux, région génitale, etc.) et s’il y a des signes d’infection (augmentation de la douleur, pus, fièvre, etc.).


Comment différencier l’herbe à puce de l’herbe à poux?


Ces 2 plantes sont très souvent confondues. Toutefois, on peut les différencier par leur apparence et leurs effets sur la santé.

Les différences visuelles

Alors que l’herbe à puce présente un feuillage lustré, dont chaque feuille est composée de 3 folioles pointues, l’herbe à poux à plutôt un feuillage dentelé semblable à celui des carottes.

Les effets sur la santé

Tel que susmentionné, l’herbe à puce provoque une réaction cutanée sévère au contact avec sa sève. Pour sa part, l’herbe à poux est inoffensive au toucher, mais produit du pollen qui voyage dans l’air et peut causer une réaction allergique. C’est d’ailleurs l’une des principales responsables de la rhinite allergique saisonnière, aussi connue sous le nom de rhume des foins.

 

Article rédigé par Émilie Bédard

 

Berce du Caucase

Gouvernement du Québec. 2021a. « Brûlures causées par la berce du Caucase ». https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/brulures-causees-par-la-berce-du-caucase

Gouvernement du Québec. 2021b. « Reconnaître et éliminer la berce du Caucase ». https://www.quebec.ca/habitation-et-logement/milieu-de-vie-sain/reconnaitre-et-eliminer-la-berce-du-caucase

Panais sauvage

Gouvernement de l’Ontario. 23 juillet 2015. « Fiche sur le panais sauvage ». https://fr.scribd.com/document/272371113/Fiche-sur-le-panais-sauvage#from_embed

Ville de Québec. 2021. « Panais sauvage ». https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/environnement/arbres-plantes/plantes-nuisibles-et-dangereuses/panais-sauvage.aspx

Herbe à puce

Gouvernement du Québec. 2021c. « Réactions allergiques causées par l’herbe à la puce ». https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/allergies-causees-par-l-herbe-a-la-puce

Gouvernement du Québec. 2021d. « Reconnaître et éliminer l’herbe à la puce ». https://www.quebec.ca/habitation-et-logement/milieu-de-vie-sain/reconnaitre-et-eliminer-l-herbe-a-la-puce

Autres

Morita, E., Fukuda, S., Nagano, J., Hamajima, N., Yamamoto, H., Iwai, Y., Nakashima, T., Ohira, H., & Shirakawa, T. 2007. « Psychological effects of forest environments on healthy adults: Shinrin-yoku (forest-air bathing, walking) as a possible method of stress reduction ». Public health, 121(1), 54–63. https://doi.org/10.1016/j.puhe.2006.05.024

Tsunetsugu, Y., Park, B. J., & Miyazaki, Y. 2010. « Trends in research related to “Shinrin-yoku” (taking in the forest atmosphere or forest bathing) in Japan ». Environmental health and preventive medicine, 15(1), 27–37. https://doi.org/10.1007/s12199-009-0091-z

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